lundi 20 septembre 2010
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Tout conte fait, ou la perte des racines
"Le jet vira légèrement au nord-est, exactement au-dessus du phare d’Arzew." Le narrateur est arraché brutalement de son Algérie natale en 1962. En apprenant fortuitement l’enlèvement et assassinat de ses amis intimes quarante ans après les faits, ce traumatisme se révèle à nouveau dans toute sa douleur. Les souvenirs émergent au travers d’anecdotes poignantes, entre l’humour et les larmes, en suivant le parcours de trois générations d’immigrants espagnols, tous arrachés à leur terre natale pour diverses raisons. Dix ans plus tard, le pèlerinage aux sources, confirmera la perte définitive de ses propres racines. "Le jet vira légèrement au nord-est, exactement au-dessus du phare d’Arzew." Cette phrase répétée à la fin du récit veut replacer l’histoire dans l’inexorable réalité de faits irréversibles. Un témoignage bouleversant, raconté sans haine ni rancœur, avec la lucidité que permet la distance et le temps. "Une pâle lucarne ouvrant sur l’espoir" finit par conduire, à force de courage et de résilience, à la sérénité rassurante qu’un immense désespoir enfin surmonté a permis d’atteindre. | “El reactor torció ligeramente hacia el nordeste, exactamente encima del faro de Arzew”. El narrador es arrancado brutalmente de su Argelia natal en 1962. Al enterarse de manera fortuita del secuestro y asesinato de sus amigos íntimos cuarenta años después de los hechos, este trauma se revela de nuevo con todo su dolor. Los recuerdos emergen a través de anécdotas desgarradoras entre humor y lágrimas, siguiendo el recorrido de tres generaciónes de emigrantes españoles, todos arrancados de su tierra natal por diversas razones. Diez años más tarde, la vuelta a los orígenes confirmará la pérdida definitiva de las raíces. “El reactor torció ligeramente hacia el nordeste, exactamente encima del faro de Arzew”. Esta frase repetida al final del relato nos hace comprender que la historia se enmarca en un contexto de hechos irreversibles. Un testimonio conmovedor contado sin odio ni rencor, con la lucidez que permite la distancia y el tiempo. “Una pequeña ventana abierta sobre la esperanza” acaba por conducir, a base de valor y de resiliencia hasta la serenidad tranquilizadora que una desesperación inmensa, por fin superada, ha permitido alcanzar. |
La déchirure des peuples qui ont quitté leur terre est indélébile. Déchirure du cœur, déchirure de l’esprit. Ainsi en fut-il en d’autres temps des Acadiens, des Polonais, des Palestiniens et de tous les peuples arrachés à leur sol. La blessure des corps et des esprits n’est pas cicatrisable. Les amputés d’une jambe gardent, jusqu’à leur mort, la douleur à la jambe absente. Pour des souvenirs aussi douloureux, le livre d’Alain Bonet ne pouvait être un roman continu, classique, une fabrication à la mode du temps. Le tourment de la séparation, la peur, la fuite pour une destination incertaine, imposaient un style vif, cru, cruel même, une diffraction du vécu en des couleurs et des perspectives différentes, disséminée dans l’espace et le temps. La terre d’Algérie est belle, cette région de l’Oranie est fertile. Au pied de collines dorées au lever du jour, bleutées au couchant, la plaine est irriguée de l’eau de la grande baignoire d’un barrage immobile, accroché à la montagne. Les oliveraies dévident jusqu’aux lointains leurs horizons vert pâle. Les oranges et les mandarines mûrissent, derrière les rideaux de cyprès qui les protègent du vent. Musclé par le soleil, le vin est fort et capiteux. Musulmans ou chrétiens, les enfants poussent dans les écoles des cris joyeux. Il peut faire froid l’hiver et les poêles ronflent dans les cuisines. Pour la nuit de Noël, les cloches de l’église carillonnent. Les paysages où l’on a vécu, où l’air est paisible, où sont enterrés les ancêtres, vous protègent et bercent votre vie. Ils sont rassurants. Quelle menace viendrait rompre cette immanence ? Pourtant, un jour l’horreur éclate : des plaintes d’enfants égorgés, des innocents qui tombent sous les balles, des carnages, des tueries, les cris effroyables de suppliciés. Il faut fuir, alors. Les trois enfants en avant-garde, encombrés de valises, jetés sur le quai de la gare de Dijon, l’aîné, à qui l’on devra ce récit, à peine âgé de seize ans, veillant sur ses sœurs endormies. Les parents, un peu plus tard, laissant tout pour ne se munir que du premier indispensable. Il faut repartir dans la vie, trouver un métier, et pour le fils, reprendre les études interrompues, passer le bac. Qui aurait pu faire imaginer ce cataclysme, des années auparavant, à ces populations tranquilles ? Le beau récit qui nous est proposé a l’intelligence de ne pas se limiter au seul exode des Français d’Algérie. Il interroge le passé d’une famille : tous sont venus d’Espagne, fuyant la pauvreté, croyant s’établir pour longtemps. À chacun est dédiée une monographie en relief, minutieuse et colorée. En tous, le désir de vivre et d’échapper à la misère. Des scènes naïves alternent avec d’autres, burlesques, parfois cruelles. Un séjour bouffon à la colo, première immersion en une métropole ignorée, succède à des scènes ordinaires, parmi les maisons basses, une amitié avec un camarade plus tard assassiné. Parmi les portraits, l’auteur s’attarde sur celui de sa mère, Candide, sur sa jeunesse, sur sa constance tranquille au milieu des enfants. Inaltérable, veillant à tout. Il nous la décrit en ses derniers jours, dans une maison de vieillards, privée de conscience, ne se souvenant de rien, absente de ce quelle a vécu. Rien ne manque à ce tableau à vif. Le style en est vigoureux, imagé, il frappe bien les épisodes de ce kaléidoscope, ces tranches de vie bigarrées, tendres et dramatiques. Les scènes passent, l’oubli est impossible. La blessure en effet reste, jamais effacée, toujours douloureuse. | | El desgarro de los pueblos que dejaron su tierra es indeleble. Desgarro del corazón, desgarro del espíritu. Así ocurrió en otras ocasiones con los acadienses, los polacos, los palestinos y con todos los pueblos arrancados de su tierra. La herida de los cuerpos y de los espíritus nunca cicatriza. Los amputados de una pierna guardan, hasta su muerte, el dolor en la pierna ausente. Para contar recuerdos tan dolorosos, el libro de Alain Bonet no podía ser una novela continua y clásica, una novela que sigue la moda. El tormento de la separación, el miedo, la huida hacia un destino incierto, imponían un estilo vivo, crudo, incluso cruel, una difracción de lo vivido en colores y perspectivas diferentes, diseminada en el espacio y en el tiempo. La tierra de Argelia es bella, y fértil la región de Orán. Su llanura queda irrigada con el agua de una presa inmóvil, una gran bañera colgada en la montaña, al pie de colinas doradas al amanecer, y azuladas al poniente. Los olivares devanan hasta la lejanía sus horizontes de verde pálido. Las naranjas y las mandarinas maduran, detrás de las cortinas de cipreses que las protegen del viento. Potenciado por el sol, su vino es fuerte y embriagador. Los niños, musulmanes o cristianos, lanzan gritos alegres en las escuelas. Cuando acecha el frío en invierno las estufas roncan en las cocinas. En la noche de Navidad, repican las campanas de la iglesia. Los paisajes donde hemos crecido, dónde el aire es apacible, donde están enterrados los antepasados, nos protegen y mecen nuestra vida. Son tranquilizadores. ¿Qué amenaza podría romper esta inmanencia? Sin embargo, un día estalla el horror: quejidos de niños degollados, inocentes derribados a balazos, carnicerías, matanzas, gritos espantosos de los torturados. Hay que huir, entonces. Los tres niños de avanzadilla, cargados de maletas, tirados sobre el andén de la estación de Dijon, el mayor, narrador de este relato, de apenas dieciséis años, cuidando de sus hermanas dormidas. Los padres, más tarde, que huirán con lo puesto y se llevarán solo lo indispensable. Hay que volver a empezar, encontrar trabajo, y el hijo, tendrá que seguir con los estudios, pasar la reválida. ¿Quién hubiera podido imaginar ese cataclismo unos años antes? Este hermoso relato tiene la inteligencia de no limitarse únicamente al éxodo de los franceses de Argelia sino que nos revela secretos del pasado de una familia: todos llegaron de España, huyendo de la pobreza, creyendo establecerse por mucho tiempo. A cada uno de ellos está dedicada una monografía en relieve, minuciosa y coloreada. Está en todos el deseo de vivir y escapar de la miseria. Escenas sencillas alternan con otras burlescas, crueles a veces. Una estancia graciosa en el campamento, primera inmersión en una madre patria desconocida, nos presenta, con unas escenas cotidianas pero muy divertidas una amistad profunda con un compañero que será asesinado años después. Entre todos esos retratos, el autor se detiene en el de su madre, Cándida, en su juventud, en su constancia tranquila en medio de los niños. Inalterable, atenta a todo. Nos la describe en sus últimos días, en una residencia para ancianos, desprovista de consciencia, ausente de recuerdos y de su vida pasada. No le falta nada a este cuadro en carne viva. El estilo vigoroso y brillante, marca bien los episodios de este caleidoscopio, esos episodios de vida abigarrados, tiernos y dramáticos. Las escenas se suceden y pasan, el olvido es imposible. La herida no puede borrarse. Permanece dolorosa. Siempre. |
Je suis ainsi fait qu’il me faut des racines non pas seulement à l’endroit où naturellement l’homme les a, mais sur toute la surface de mon corps. Pour vivre, il faut que je sois tout poilu de racines ; comme une sorte de fleur de mer, mais qui flotterait au milieu de la chair durcie des montagnes et des hommes.
Jean Giono (Les vraies richesses)
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Aujourd’hui, 21 octobre 2010, le dessinateur Paco Sales, le coloriste Carlos Maiques et le scénariste Alain Bonet i Juan, ont signé un contrat avec les Edicions de Ponent pour la conception et réalisation d’une BD tirée de TOUT CONTE FAIT. Cette BD, d’une centaine de pages au moins, sera sans doute terminée en avril prochain et éditée à 1500 exemplaires, en espagnol exclusivement. Nous exposons sur le site ci-dessous l’avancée de nos travaux : http://paco-sales.blogspot.com Nul doute que le résultat final sera encore bien meilleur.
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| Hoy, 21 de octubre del 2010, el illustrador Paco Sales, el colorista Carlos Maiques y el guionista Alain Bonet i Juan, firmaron un contrato con la editorial Edicions de Ponent para la concepción y realización de un cómic basado en TOUT CONTE FAIT. Este cómic, de un centenar de páginas por lo menos, será acabado en avril proximo y editado a 1500 ejemplares, en español exclusivamente. Exponemos sobre el sitio siguiente, la evolución de nuestro trabajo : http://paco-sales.blogspot.com No cabe duda que el resultado final será mucho mejor. |
"... Je n’ai pas sommeil. Malgré le départ dès cinq heures ce matin, malgré la nuit blanche, je n’ai pas sommeil. J’ai conscience que cette journée marquera une cassure dans mon existence, mais j’ignore encore sa portée, ses conséquences. Je suis encore un Pied-Noir, au milieu des miens, mais, dans quelques heures, je me retrouverai dans un monde totalement inconnu, peut-être hostile, sur une terre dont j’ignore tout et que je redoute. Je crains d’être perçu comme un intrus, un étranger indésirable, trop bronzé, à l’accent méconnu, un peu vulgaire, au timbre trop fort. Pourtant, j’ai été élevé dans l’amour de cette patrie que je vais découvrir malgré moi, qu’on nous faisait chanter tous les huit mai et onze novembre devant le monument aux morts, tous les enfants des écoles primaires réunis autour de drapeaux tricolores. Mais, la Métropole comme nous disions, nous paraissait lointaine, abstraite, un endroit pour mourir pendant les guerres, ou pour les nantis qui pouvaient s’offrir le voyage, une terre plus froide et humide avec un passé, des traditions séculaires et une Histoire. Notre Histoire à nous, Pieds-Noirs, était si courte ! Une centaine d’années à peine, mais tellement dense ! Alors, nous avions adopté aussi l’Histoire officielle ; celle des manuels scolaires. « Nos ancêtres, les Gaulois… » Nos livres d’histoire commençaient par ces mots et nous y croyions aveuglément. Nous y croyions tous, les Dupont, les Dujardin, mais aussi les Garcia, les De Souza, les Benkada, les Bensoussan, les Rispoli, toute cette foule bariolée dont les ancêtres avaient débarqués plusieurs lustres avant. Certes, nous étions des Français comme les autres Français, de Bretagne, de Vendée ou des Cévennes. Certes, nous pouvions être juifs, catholiques, musulmans ou orthodoxes, mais avant tout nous étions des Pieds-Noirs, et nos racines, ces racines sur le point de disparaître pour toujours, étaient ici ..." | | “…No tengo sueño. A pesar de la salida a las cinco de la madrugada, a pesar de la noche en blanco, no tengo sueño. Soy consciente de que esta jornada marcará un cambio profundo en mi existencia, pero todavía desconozco su alcance, sus consecuencias. Todavía soy un pied-noir, arropado por los míos, pero dentro de unas horas, me encontraré en un mundo totalmente desconocido, tal vez hostil, en una tierra que ignoro por completo y que me da miedo. Temo ser percibido como un intruso, un extranjero indeseable, demasiado moreno, con un acento desconocido, un poco vulgar, de voz algo chillona. Sin embargo me he criado en el amor a esta patria que voy a descubrir a pesar mío., en honor a la cual, cada ocho de mayo y once de noviembre, nos hacían cantar delante del monumento a los caídos, a todos los niños de primaria reunidos alrededor de la bandera tricolor francesa. Pero, la Madre Patria como decíamos, nos parecía lejana, abstracta, un lugar para morir durante las guerras, o para los pudientes que podían pagarse el viaje, una tierra más fría y húmeda, con un pasado, tradiciones seculares, y una Historia. ¡Nuestra Historia, la de los pieds-noirs, era tan corta! ¡Un centenar de años apenas, pero tan densa¡ Entonces, habíamos adoptado también la Historia oficial; la de los manuales escolares. “Nuestros antepasados, los Galos…” Nuestros libros de historia empezaban con estas palabras en las cuales creíamos ciegamente. Creíamos todos, los Dupont, los Dujardin, pero también los García, los De Souza, los Benkada, los Bensoussan, los Rispoli, toda esa multitud abigarrada cuyos antepasados habían desembarcado unos lustros antes. Desde luego éramos franceses como los otros franceses de Bretaña, de Vendea o Cevenas. Desde luego, podíamos ser judíos, católicos, musulmanes u ortodoxos, pero ante todo éramos pieds-noirs, y nuestras raíces, esas raíces a punto de desaparecer para siempre, estaban aquí…" |
"… Nous avons passé une matinée vibrante de lumière sur les chemins que je connaissais bien, dans la forêt de la Mare d’Eau, au milieu de nuées d’oiseaux et de millions d’insectes qui fuyaient en traits rapides devant la voiture de Jean-Yves. Nous avons croisé des hardes de sangliers qui proliféraient depuis le départ des chasseurs Pieds-Noirs. J’ai senti délicieusement les parfums perdus des bruyères, des lentisques et du romarin sauvage. J’ai revu les fleurs écartelées par le soleil au zénith, l’inflorescence des absinthes entêtantes, la danse désordonnée des asphodèles dans les ombres humides et grasses. Dans les tonsures aveuglantes des pinèdes, les violets veloutés des véroniques viraient au mauve. J’ai tendu mon oreille au froissement discret des héliotropes, au bruissement des genêts, au bourdonnement lancinant des cigales, et j’ai cru un moment avoir trouvé ce que je cherchais. Mais c’était une illusion, un film en 3D qui s’arrêterait dans quelques heures. Il manquait une âme à ces souvenirs, une âme que je cherchais obscurément, qui était l’essentiel de ma quête..." | | “…Pasamos una mañana vibrante de luz por los caminos que conocía bien en el bosque de la Mare d’Eau, en medio de nubes de pájaros y millones de insectos que huían disparados como flechas veloces delante del coche de Jean-Yves. Nos cruzamos con manadas de jabalíes que proliferaban desde la salida de los cazadores pieds-noirs. Olí hasta la embriaguez los perfumes olvidados de brezo, de lentisco y de romero silvestre. Volví a ver las flores aplastadas por el sol en el zenit, la inflorescencia de las absentas mareantes, el baile desordenado de los asfódelos en las sombras húmedas y fértiles. En las calvas cegadoras de las pinedas, el violeta aterciopelado de las verónicas se volvía malva. Agucé mi oído al discreto murmullo de los heliotropos, al susurro de las retamas, al zumbido lancinante de las cigarras, y creí, por un momento, haber encontrado lo que buscaba. Pero era una ilusión, una película en 3D que se interrumpiría al cabo de unas horas. Le faltaba un alma a esos recuerdos, un alma que buscaba confusamente, que era lo esencial de mi búsqueda…”· |
"…Je cherchais mes rêveries adolescentes et ma rage de vivre, les corps bronzés et lancinants des jeunes filles en bikini à la pointe des rochers, les approches gauches et tremblotantes, les fadaises balbutiées, les angoisses sensuelles du soir sur la plage encore chaude, exacerbées par les pluies d’étoiles et le souffle fatigué du ressac. Je cherchais mes seize ans musclés fous de performances aquatiques et mes amis d’été et l’odeur des fonds de cales des barques tirées au sec, les cris des pêcheurs et les rires, toujours les rires, sincères et insouciants de tous ceux qui croyaient avoir enfoui leurs racines suffisamment profond et qui ne savaient pas qu’il en serait d’autant plus douloureux de les arracher ..." | | “…Buscaba mis ensueños adolescentes y mi rabia por vivir, los cuerpos bronceados y obsesivos de las mozas en bikini en la punta de las rocas, los acercamientos torpes, y temblorosos las sandeces balbuceadas, las angustias sensuales de la noche en la playa todavía caliente, exacerbadas por las lluvias de estrellas y el resuello cansado de la resaca. |
Les critiques de ceux qui ont eu le privilège de lire le manuscrit
1-- Je viens de relire encore une fois ton texte. Il est prenant, poignant, et je pense que tu as parfaitement exprimé ce que tu dois ressentir. Il nous plonge dans cette période que nous connaissons mal et nous permet de mieux comprendre l'émotion qui s'empare de ceux qui évoquent ces souvenirs. Franchement, je pense que tu as un grand talent et que tu fais bien de continuer à écrire. Je vais rencontrer bientôt mes copines de lecture et je te dirai quelles sont leurs réactions. | | 1—Acabo de volver a leer una vez más tu texto. Es sobrecogedor, desgarrador, y pienso que has expresado perfectamente lo que debes sentir. Nos sumerge en este periodo que conocemos mal y nos permite entender mejor la emoción que se apodera de los que evocan estos recuerdos. Francamente, pienso que tienes un gran talento y que haces bien en seguir escribiendo. Pronto me reuniré con mis compañeras de lectura y te contaré cuales han sido sus reacciones. |
| 2—Acabe de leer ayer “Tout conte fait…”; es el primer libro que he leído en… no me acuerdo del número de años! Lo imprimí y lo empecé diciéndome: “lo voy a leer por encima porque no tengo tiempo” (…) Empecé pues con esta idea pero lo de “por encima” se ha convertido en una doble lectura: he tenido que releer casi todos los párrafos, sobre todo los que son tremendamente duros, empezando por el primero, cuando los niños Yamini son matados de forma tan atroz. Tienes verdaderamente un don de escritor, y esto debes saberlo desde hace mucho tiempo. ¿Has publicado ya este libro? Debe doler escribir un libro asi, y yo no lo intentaría: ¡Se deben derramar tantas lagrimas! Sobre todo si pensamos en todo el sufrimiento de los antepasados que murieron creyendo que dejaban algo a sus hijos. |
3—J'ai lu ton écrit et l'ai trouvé à la fois émouvant et beau. Tu me parles de corrections... Ne change toutefois pas trop le style : il est si direct et si sincère que c'est là ce qui fait la valeur et la puissance du texte. Il appelle sans doute une suite que, j'en suis persuadé, tu ne manqueras pas d'offrir prochainement.
| 3—He leído tu escrito y me ha parecido conmovedor y bello a la vez. Me hablas de correcciones… Sin embargo no cambies demasiado el estilo: es tan directo y tan sincero que ahí reside el valor y la fuerza del texto. Sin duda requiere una continuación, que, estoy convencido, no faltaras en ofrecernos pronto. |
| | 4—¡Que difícil es parar de leer una vez que se ha empezado! (…) Me gusta mucho el hilo del relato, la estructura, la escritura (…) En todo caso, el libro me ha gustado muchísimo. Es muy rico. Había leído el libro del General Massu por ejemplo, encontrado en un rincón en casa de mis padres. También había visto la película “La batalla de Argel”, y hablado con la familia de Beatriz donde todos son pieds-noirs, pero, después de los relatos militares, los panfletos políticos y las habladurías a propósito de “Allá”, me faltaba tu obra para poner alma y perspectiva a mi curiosidad. Gracias por este regalo de navidad. |
5 - En 1962, j'étais au collège. La guerre d'Algérie était loin. J'ai entendu de tout sur les pieds-noirs. Cet été, un article est paru dans la presse espagnole sur les Valenciens d'Algérie. Je m'y suis intéressée car j'allais lire : " Tout conte fait, ou la perte des racines." J'ai dévoré le livre car je l'ai trouvé poignant et il m'a prise aux tripes tant par le récit que par le style vif, direct, net et précis. Je pense que la BD qui suivra devrait être facile à produire car tout est déjà rassemblé dans les jolis tableaux décris dans le livre. Donc, j'attends cette BD avec impatience. Et maintenant je comprends mieux les pieds-noirs et ce déchirement qui hante leurs cœurs.
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| 5 - En el año 1962, me encontraba en el colegio. La guerra de Argelia estaba entonces muy lejos. Sobre los pies-noirs, oí contar de todo. Este verano, un artículo apareció en le prensa española sobre los valencianos en Argelia. Me interesó porque estaba a punto de empezar a leer “Tout conte fait, ou la perte des racines” He devorado el libro porque me pareció desgarrador y me cogió por las tripas, tanto por la historia que por el estilo vivaz, directo, nítido y preciso. Pienso que el cómic que le seguirá debe ser fácil de producir porque ya está todo juntado en los hermosos cuadros pintados en este relato. Espero pues este cómic con impaciencia. Además, ahora entiendo mejor los pies-noirs y este desgarro que atormenta sus corazones |
| | 6—… Al contrario de lo que uno se espera, no es un libro sobre Argelia y el conflicto argelino. Este libro no pretende comentar la historia de Argelia con las motivaciones y justificaciones que llevaron los árabes y bereberes a llevar una guerra de liberación (según sus propios criterios), desde luego previsible a partir de las decisiones tomadas después de 1945 por Francia, ni tampoco juzgar las motivaciones de los europeos instalados desde varias generaciones en Argelia, y que rechazaban ser considerados como extranjeros. Es la historia de alguien que busco sus raíces remontando cuatro generaciones. Sus antepasados salieron de España para Argelia, Allí nació, para volver a España después de una temporada en Francia. Se ha necesitado 200 paginas, pero podía haber sido 400, o solo algunas líneas. El narrador proviene de una familia paupérrima (en un país pobre) y la suerte quiso que además, sus antepasados tenían un hándicap físico importante que les sumían en una gran miseria, y sin embargo a ningún momento perdieron el sentido de la moralidad y una real generosidad. Sin querarse de su suerte, aceptaron lo que les pasaba ya que no podían cambiar nada. A mi juicio, han estado en la miseria económica, pero gracias a su comportamiento, en ningún momento se les podía considerar como pordioseros, porque nunca renunciaron a su dignidad Para el narrador (Solo he pensado en él, leyendo este libro) sumergirse en su pasado le ha permitido dos pensamientos importantes: mis antepasados eran gente bien con grandeza de espíritu, y no solo no tengo que sonrojarme pero que además estoy orgulloso de ellos. Esas dos ideas son las que escogeré en prioridad, y hacen de este libro un relato poco común, porque pocos narradores cuentan su pasado sin esconder las miserias, de todo tipo, pero sin rabia, sin quejarse, sin espíritu de revancha. Todo lo que puedo decir, es que empecé leyendo este libro para complacerte y que lo termine con mucho gusto. Ya sabes, un catalán acaba siempre tirando de la manta. |
| | 7—… No es un elogio sino un agradecimiento. No tengo nivel para hacer elogios, pero este libro contesta a muchas de mis preguntas (…) Me hice estas preguntas esos últimos años sin encontrar un testimonio realmente luminoso. Este es autentico y espontáneo hasta una truculencia de niño que provoca un sentimiento de verdad innegable. Sabiendo que históricamente lo falso se adelanta en cuando se le deja el sitio, decir la verdad es casi un acto de rebelión… Pero el único sitio con una verdadera toma de posición es la conclusión que has tenido la honestidad de matizar. Es amarga, pero sincera. Necesitare de algunos días para decirte todo lo que me paso por la cabeza al leerte, en los escasos momentos de pausa intelectual. Me ha costado interrumpirme, muy cogido por el relato. Lo más asombroso es la lucidez que has alcanzado. Perder sus raíces, es estar obligado a renacer y volver a empezar desde zero… |
| | 8—…Georges y yo hemos adorado tu libro, tu estilo y tu locuacidad. El ritmo de las frases nos ha encantado; no se aburre uno ni un instante. Sabíamos que eres un hombre culto y que no nos habías revelado todos los aspectos de tu personalidad y sobre todo de tus cualidades. Confieso haber tenido a veces dificultades para leer algunos párrafos de tu libro, porque conociéndote personalmente, las emociones eran más fuertes. Nos has entregado una parte de tu intimidad y sobre todo de tus sufrimientos que tenias ocultos detrás de una máscara serena y amena. Te animamos a escribir más y más, porque tu sinceridad se queda como una marca de calidad verdadera. Has hecho bien en firmar con BÉNÉVENT, poco importa el que si estas editado, y tu grito explota por fin para acabar con tus pesadillas. |
| | 9—Termino ahora el libro de Alain. Me ha parecido apasionante, perfectamente escrito y con buen ritmo. Lo he leído casi de un tirón. Gracias por este trabajo extraordinario que interesara también, estoy convencido, mis hijas, y tal vez futuras generaciones… |
10—Je comptais te donner mes impressions après la lecture finale de ton roman (j'en suis à 50 %). Je tiens tout d'abord à te féliciter pour cette œuvre, pour sa qualité et son style littéraire mais surtout pour le plaisir et émotion générés. Enfin je te remercie pour l'immense cadeau offert à notre famille sans oublier mon fils Daniel, cela lui permettra plus tard de connaître une partie de ses vraies racines ... En lisant le livre, j'imaginais une adaptation au cinéma ... Qui sait ? Peut-être un jour… | 10— Pensaba darte mis impresiones después de terminar de leer tu novela (Voy por la mitad). Primero, quiero felicitarte por esta obra, por su calidad y su estilo literario, pero también por el placer y las emociones generados. También te doy las gracias por el inmenso regalo hecho a nuestra familia, sin olvidar mi hijo Daniel, que podrá conocer así, mas tarde, una parte de sus raíces… Al leer este libro, imaginaba una adaptación para el cine… ¿Quién sabe? Tal vez un día… |
11 - Enhorabuena, me has hecho llorar de emoción, sobre todo en los últimos capítulos, y también me he reído. Pero sobre todo he descubierto en 3 semanas porqué soy como soy, un poco de la elegancia (sobre todo interior) y la paciencia de los Juan, ante lo adverso; pero también lo impulsivo y lo visceral de los Bonet capaces de salir de cualquier situación. Has sabido mezclar bien, tu propia historia con la historia de los pie-noir, la de Argelia y como no la de Francia. Cuatro generaciones de vida en unas líneas no todo el mundo es capaz de resumirlas. Hoy me siento más valenciano que nunca | | 11 - Félicitations, tu m’as fait pleurer d’émotion, surtout dans les derniers chapitres. J’ai aussi beaucoup ri. Mais j’ai surtout découvert en 3 semaines pourquoi je suis tel que je suis, avec l’élégance (surtout intérieure) et la patience des Juan face à l’adversité ; mais aussi avec la manière impulsive et viscérale des Bonet, capables de résoudre n’importe quelle situation. Tu as bien su fondre ta propre histoire et celle des pieds-noirs, celle de l’Algérie et bien sûr celle de France. Tout le monde n’est pas capable de résumer en si peu de lignes l’histoire de quatre générations. Aujourd’hui, je me sens plus valencien que jamais. |
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